Le cancer buccal, souvent négligé, représente une menace significative pour la santé bucco-dentaire. Son incidence, avec environ 54 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année aux États-Unis, ne cesse de croître, affectant des personnes de tous âges à travers le monde. Une détection tardive, au-delà du stade II, peut réduire considérablement les chances de survie, chutant à environ 50% à 60%. La prise de conscience des signes avant-coureurs, comme les plaques blanches sur les gencives , et l'adoption d'un dépistage régulier sont donc primordiales pour lutter contre cette maladie insidieuse. La sensibilisation accrue et les visites régulières chez le dentiste contribuent à un meilleur pronostic.
Parmi les manifestations précoces, les plaques blanches sur les gencives, connues sous le nom de leucoplasie, méritent une attention particulière. Ces lésions, d'apparence anodine, peuvent parfois évoluer vers un cancer buccal invasif. Une détection précoce, combinée à des protocoles de traitement modernes, peut améliorer significativement les taux de survie et la qualité de vie des patients atteints de cancer buccal.
Signes précoces du cancer buccal : focus sur les plaques blanches (leucoplasie) et autres symptômes
La détection précoce du cancer buccal, également appelé cancer de la cavité buccale ou cancer oropharyngé, est cruciale pour augmenter significativement les chances de succès du traitement. Reconnaître les signes avant-coureurs, notamment les plaques blanches buccales , permet une intervention rapide et peut faire une différence significative dans l'évolution de la maladie. Une vigilance accrue, un auto-examen régulier et un suivi régulier avec un professionnel de la santé sont essentiels. Ne sous-estimez jamais l'importance d'une consultation rapide en cas de symptômes persistants. La prévention, grâce à un mode de vie sain, joue aussi un rôle majeur.
Leucoplasie : plaques blanches sur les gencives
La leucoplasie se manifeste par des plaques blanches qui apparaissent sur les gencives, la langue, l'intérieur des joues ou d'autres zones de la bouche. Ces plaques sont généralement indolores au début et ne peuvent pas être enlevées en se grattant. Leur aspect peut varier considérablement, allant de fines pellicules blanches et translucides à des zones plus épaisses, rugueuses, voire légèrement surélevées. Il est important de noter que toutes les plaques blanches ne sont pas cancéreuses ; elles peuvent être dues à des irritations mineures. Cependant, elles doivent impérativement être examinées par un professionnel de la santé bucco-dentaire, comme un dentiste ou un chirurgien maxillo-facial, pour écarter tout risque de malignité.
Plusieurs facteurs peuvent contribuer à l'apparition de la leucoplasie buccale , parmi lesquels :
- Le tabac, sous toutes ses formes (cigarettes, cigares, tabac à rouler, tabac à chiquer, nicotine pouches), est un irritant majeur et cancérigène pour la muqueuse buccale.
- La consommation excessive d'alcool, particulièrement lorsqu'elle est combinée avec le tabagisme, peut également favoriser le développement de ces lésions.
- Les irritations chroniques, causées par des prothèses dentaires mal ajustées, des bords coupants de dents cassées, ou le bruxisme (grincement des dents), peuvent jouer un rôle.
- Certaines infections virales, comme le Papillomavirus humain (HPV), en particulier les types 16 et 18, sont associées à un risque accru de leucoplasie et de cancer oropharyngé.
Il existe différents types de leucoplasie , chacun présentant un niveau de risque de transformation maligne différent. La leucoplasie homogène se caractérise par une surface uniforme et mince, souvent avec des bords bien définis. La leucoplasie non-homogène, quant à elle, présente un aspect plus irrégulier, verruqueux (avec des excroissances), nodulaire (avec des petits nodules) ou en plaques. Une forme particulière, l'érythroleucoplasie, combine des zones blanches ( leucoplasie ) et rouges (érythoplasie) et est considérée comme particulièrement à risque en raison de son potentiel élevé de transformation maligne.
Bien que le risque exact varie en fonction du type de leucoplasie , de sa localisation (les lésions situées sur le plancher de la bouche ou sur les bords de la langue sont considérées comme plus à risque), et d'autres facteurs individuels (comme l'âge et les habitudes de vie), on estime qu'entre 3% et 17% des leucoplasies finissent par se transformer en cancer buccal invasif. Cette transformation peut prendre des années, voire des décennies. C'est pourquoi il est essentiel de surveiller attentivement ces lésions, de consulter régulièrement un professionnel de la santé bucco-dentaire, et de procéder à une biopsie si nécessaire pour déterminer leur nature exacte et évaluer le risque de malignité.
Autres signes précoces à surveiller (en complément des plaques blanches)
Outre la leucoplasie , d'autres signes peuvent indiquer la présence d'un cancer buccal et nécessitent une consultation médicale rapide. Ces signes peuvent être subtils au début, mais il est crucial d'y prêter attention et de ne pas les ignorer. Une vigilance accrue peut faire la différence entre un diagnostic précoce et une détection tardive, ce qui a un impact direct sur les chances de succès du traitement.
Les lésions rouges, appelées érythoplasie, sont souvent plus inquiétantes que les plaques blanches . Elles apparaissent comme des zones rouges, lisses, veloutées, et légèrement surélevées dans la bouche. L'érythoplasie est moins fréquente que la leucoplasie , mais le risque de malignité de l'érythoplasie est significativement plus élevé, atteignant jusqu'à 90% dans certains cas. Par conséquent, toute lésion rouge persistante dans la bouche doit être considérée comme suspecte et examinée rapidement par un professionnel.
D'autres signes à surveiller incluent :
- Des aphtes ou ulcères buccaux (petites plaies) qui ne guérissent pas après deux à trois semaines.
- Un gonflement, un épaississement, une masse, ou des bosses dans la bouche, même si elles sont indolores.
- Des difficultés à mastiquer, avaler (dysphagie), ou parler.
- Une sensation d'engourdissement, de picotement, ou de douleur persistante et inexpliquée dans la bouche, la langue, ou les lèvres.
- Des changements inexpliqués dans la voix, comme un enrouement persistant.
- Une mobilité dentaire soudaine, sans cause apparente (par exemple, une maladie parodontale avancée).
- Des difficultés à bouger la langue ou la mâchoire.
- La présence de ganglions lymphatiques enflés et douloureux dans le cou.
Quand consulter un professionnel de santé
Il est important de souligner que tous les signes précoces mentionnés ne sont pas nécessairement synonymes de cancer buccal. Néanmoins, toute anomalie persistante dans la bouche, qui dure plus de deux ou trois semaines, doit être évaluée par un dentiste, un médecin généraliste, ou un chirurgien maxillo-facial. Un diagnostic précoce est la clé d'un traitement réussi et peut améliorer significativement le pronostic du cancer buccal.
Une consultation est fortement recommandée si vous constatez l'un des signes suivants : plaque blanche ou rouge persistant plus de deux semaines, ulcération ne guérissant pas dans le même délai, gonflement ou masse anormale, douleur buccale inexpliquée, difficulté à effectuer des mouvements de la bouche normalement, ou tout autre symptôme inhabituel. Une évaluation professionnelle permettra de déterminer la cause des symptômes et de mettre en place un traitement adapté si nécessaire. N'hésitez pas à consulter même si les symptômes vous semblent minimes. Le dépistage du cancer buccal est un acte simple qui peut sauver des vies.
Dépistage du cancer buccal : rôle des professionnels et auto-examen
Le dépistage régulier du cancer buccal, réalisé par des professionnels de la santé bucco-dentaire (dentistes, hygiénistes dentaires, chirurgiens maxillo-faciaux) et complété par un auto-examen attentif, joue un rôle essentiel dans la détection précoce de la maladie. Cette approche proactive, associée à une éducation accrue des patients, peut permettre d'identifier les lésions précancéreuses ou cancéreuses à un stade précoce, augmentant ainsi considérablement les chances de succès du traitement et améliorant significativement le pronostic. La prévention reste l'arme la plus efficace contre le cancer buccal.
Dépistage professionnel par les dentistes et hygiénistes dentaires
L'examen buccal complet, effectué lors d'une visite dentaire de routine (généralement tous les 6 à 12 mois), est une étape cruciale du dépistage du cancer buccal. Le dentiste ou l'hygiéniste dentaire inspecte attentivement toutes les surfaces de la bouche, y compris les gencives, la langue (dessus, dessous, et côtés), l'intérieur des joues, le plancher de la bouche, et le palais (toit de la bouche), à la recherche d'anomalies, de lésions suspectes, ou de changements de couleur ou de texture. Ils palpent également les ganglions lymphatiques du cou pour détecter tout gonflement, sensibilité ou induration, qui pourraient indiquer une infection ou une propagation du cancer.
Plusieurs technologies d'aide au diagnostic peuvent être utilisées pour améliorer la précision de l'examen buccal et aider à détecter des lésions précancéreuses ou cancéreuses à un stade très précoce, souvent avant qu'elles ne soient visibles à l'œil nu. L'utilisation de colorants spécifiques, tels que le bleu de toluidine, permet de mettre en évidence les zones anormales en les colorant sélectivement. Des systèmes d'imagerie améliorés, tels que la fluorescence induite par la lumière (VELscope), utilisent la fluorescence pour visualiser les anomalies tissulaires et détecter des changements subtils dans la muqueuse buccale. L'analyse cytologique par brosse (OralCDx) consiste à prélever des cellules superficielles d'une lésion suspecte à l'aide d'une petite brosse, puis à les envoyer à un laboratoire pour analyse. Ces outils, combinés à l'expertise du professionnel de la santé, permettent d'améliorer la détection précoce du cancer buccal.
La biopsie est une procédure essentielle pour confirmer ou infirmer le diagnostic de cancer buccal en cas de lésion suspecte. Elle consiste à prélever un petit échantillon de tissu suspect (une petite partie de la plaque blanche , par exemple) pour l'analyser en laboratoire (examen histopathologique). La biopsie permet de déterminer avec certitude si les cellules sont cancéreuses (malignes) ou non (bénignes), et, le cas échéant, de quel type de cancer il s'agit (carcinome épidermoïde, adénocarcinome, etc.). La biopsie est généralement réalisée sous anesthésie locale pour minimiser l'inconfort du patient et est bien tolérée. Le résultat de la biopsie est essentiel pour déterminer le plan de traitement le plus approprié et personnalisé.
Auto-examen buccal régulier
L'auto-examen buccal est un moyen simple, rapide, et efficace de surveiller sa propre santé bucco-dentaire entre les visites chez le dentiste. Il permet de détecter rapidement tout changement suspect (nouvelle plaque blanche , ulcère, gonflement) et de consulter un professionnel de la santé si nécessaire. L'auto-examen ne remplace en aucun cas le dépistage professionnel réalisé par un dentiste ou un chirurgien maxillo-facial, mais il constitue un complément précieux pour une détection précoce du cancer buccal. Il permet de prendre conscience de l'état de sa propre bouche et d'être plus attentif aux changements.
Voici les étapes à suivre pour réaliser un auto-examen buccal efficace, régulièrement (idéalement une fois par mois) :
- Placez-vous devant un miroir dans un endroit bien éclairé, en utilisant une lumière vive.
- Retirez tout appareil dentaire amovible (prothèse dentaire, appareil orthodontique, gouttière de bruxisme).
- Examinez attentivement vos lèvres, en les retournant pour observer l'intérieur.
- Inspectez vos gencives, en recherchant des plaques blanches ou rouges, des gonflements, des saignements, des ulcères, ou des changements de texture.
- Tirez votre langue vers l'extérieur et examinez sa surface supérieure (dessus), inférieure (dessous), et les côtés (bords). Palpez la langue avec vos doigts pour détecter d'éventuelles bosses ou indurations.
- Palpez le plancher de votre bouche (sous la langue) à la recherche de bosses, d'épaississements, ou de zones sensibles.
- Ouvrez grand la bouche et examinez votre palais (toit de la bouche), en recherchant des anomalies.
- Palpez délicatement les ganglions lymphatiques de votre cou, sous la mâchoire et le long du cou, à la recherche de tout gonflement, sensibilité, ou induration.
Lors de l'auto-examen, recherchez attentivement les signes suivants : nouvelles plaques blanches ou rouges, ulcères qui ne guérissent pas après deux ou trois semaines, bosses ou gonflements, changements de texture ou de couleur de la muqueuse buccale, douleur ou engourdissement inexpliqué, ou tout autre symptôme inhabituel. Si vous constatez une anomalie, n'hésitez pas à consulter votre dentiste ou votre médecin traitant dans les plus brefs délais.
Facteurs de risque et prévention du cancer buccal
Comprendre les facteurs de risque associés au cancer buccal et adopter des mesures de prévention appropriées est essentiel pour réduire significativement le risque de développer cette maladie. La prévention est un élément clé et fondamental de la lutte contre le cancer buccal, permettant d'éviter son apparition ou de la retarder autant que possible. Une approche proactive, axée sur un mode de vie sain et des habitudes bucco-dentaires rigoureuses, est la meilleure défense contre cette maladie.
Facteurs de risque modifiables
Plusieurs facteurs de risque du cancer buccal sont modifiables, ce qui signifie qu'il est possible d'agir dessus et de les contrôler pour réduire le risque. Le tabac (sous toutes ses formes) et la consommation excessive d'alcool sont les deux principaux facteurs de risque modifiables. Ils sont responsables de la majorité des cas de cancer buccal.
Le tabac, sous toutes ses formes (cigarettes, cigares, tabac à rouler, tabac à chiquer, tabac à priser, nicotine pouches, vapotage avec ou sans nicotine), est un irritant majeur, un cancérigène puissant, et un facteur de risque majeur pour la muqueuse buccale. Les substances chimiques contenues dans le tabac endommagent les cellules de la bouche et augmentent significativement le risque de développer un cancer. Le risque de cancer buccal est considérablement plus élevé (jusqu'à 10 fois plus élevé) chez les fumeurs et les consommateurs de tabac à chiquer que chez les non-fumeurs. On estime que près de 75% à 80% des cancers buccaux sont directement liés à la consommation de tabac. Arrêter de fumer est la mesure la plus importante que l'on puisse prendre pour réduire son risque de cancer buccal.
La consommation excessive d'alcool est également un facteur de risque important et bien établi pour le cancer buccal. L'alcool, comme le tabac, irrite la muqueuse buccale et augmente le risque de développer un cancer. De plus, l'alcool peut agir comme un solvant, facilitant la pénétration des substances cancérigènes du tabac dans les cellules de la bouche. La combinaison du tabac et de l'alcool a un effet synergique, ce qui signifie qu'elle multiplie le risque de cancer buccal de manière bien plus importante que si l'on consommait uniquement l'un ou l'autre. Les personnes qui fument et boivent excessivement ont un risque considérablement plus élevé de développer un cancer buccal que celles qui ne consomment ni tabac ni alcool. Une consommation modérée d'alcool, voire l'abstinence, est fortement recommandée pour réduire le risque.
Une mauvaise hygiène bucco-dentaire (brossage des dents insuffisant, absence d'utilisation du fil dentaire) peut également contribuer au risque de cancer buccal. Le manque de brossage régulier et l'absence d'utilisation du fil dentaire favorisent l'accumulation de bactéries, de plaque dentaire, et d'irritants dans la bouche, ce qui peut endommager les cellules de la muqueuse buccale et augmenter le risque de développer un cancer. Des visites régulières chez le dentiste (tous les 6 à 12 mois) permettent de détecter et de traiter les problèmes bucco-dentaires (caries, gingivite, parodontite), réduisant ainsi indirectement le risque de cancer buccal. Une bonne hygiène bucco-dentaire contribue à maintenir une bouche saine et à prévenir l'inflammation chronique, qui peut favoriser le développement du cancer.
L'exposition excessive au soleil, en particulier sans protection des lèvres, peut augmenter le risque de cancer des lèvres. Les rayons ultraviolets (UV) du soleil peuvent endommager les cellules de la peau des lèvres et favoriser le développement de cancers, en particulier du carcinome épidermoïde. Il est recommandé d'utiliser un baume à lèvres contenant un écran solaire avec un indice de protection élevé (SPF 30 ou plus) pour protéger les lèvres du soleil, surtout lors d'une exposition prolongée. Appliquez le baume à lèvres généreusement et régulièrement, en particulier avant et pendant toute exposition au soleil.
Facteurs de risque non modifiables
Certains facteurs de risque du cancer buccal ne sont pas modifiables, ce qui signifie qu'il n'est pas possible d'agir dessus. L'âge, le sexe, les antécédents familiaux de cancer buccal, et l'infection par le virus du papillome humain (HPV) font partie de ces facteurs. Il est important de les connaître, même si l'on ne peut pas les modifier, afin d'être plus vigilant et de se soumettre à un dépistage régulier.
Le risque de cancer buccal augmente avec l'âge. La plupart des cancers buccaux sont diagnostiqués chez des personnes de plus de 50 ans. Avec l'âge, les cellules de la muqueuse buccale sont plus susceptibles d'être endommagées par des facteurs environnementaux (tabac, alcool, soleil) et de se transformer en cellules cancéreuses. Il est donc particulièrement important pour les personnes âgées de se soumettre à un dépistage régulier du cancer buccal.
Les hommes sont plus souvent touchés par le cancer buccal que les femmes. Cette différence peut être liée, en partie, à des habitudes de vie différentes, comme une consommation plus élevée de tabac et d'alcool chez les hommes. Cependant, les femmes sont également de plus en plus touchées par le cancer buccal, en particulier celles qui fument. Il est donc important pour les femmes d'être également vigilantes et de se soumettre à un dépistage régulier.
Les antécédents familiaux de cancer buccal peuvent augmenter légèrement le risque de développer la maladie. Si un membre de votre famille (parent, frère, sœur) a eu un cancer buccal, vous avez un risque un peu plus élevé de développer la maladie, par rapport à une personne sans antécédents familiaux. Cela peut être dû à des facteurs génétiques, qui rendent certaines personnes plus susceptibles de développer un cancer. Il est important d'informer votre dentiste ou votre médecin si vous avez des antécédents familiaux de cancer buccal, afin qu'il puisse adapter votre suivi.
L'infection par le virus du papillome humain (HPV), en particulier les types 16 et 18, est un facteur de risque croissant du cancer buccal, en particulier chez les jeunes adultes. Le HPV est un virus sexuellement transmissible qui peut infecter la muqueuse buccale et augmenter le risque de développer un cancer oropharyngé (cancer de l'arrière de la gorge, des amygdales, et de la base de la langue). La vaccination contre le HPV, recommandée pour les adolescents et les jeunes adultes, peut réduire significativement le risque de cancer oropharyngé lié au HPV. On estime qu'environ 70% des cancers oropharyngés sont liés au HPV.
Stratégies de prévention
Adopter des stratégies de prévention appropriées peut réduire considérablement le risque de cancer buccal. Les principales stratégies de prévention comprennent :
- Arrêter de fumer et éviter toute forme de tabac (cigarettes, cigares, tabac à chiquer, nicotine pouches, vapotage). Demandez de l'aide à votre médecin, à votre pharmacien, ou à un tabacologue pour arrêter de fumer.
- Modérer sa consommation d'alcool, ou mieux encore, s'abstenir de boire de l'alcool.
- Maintenir une hygiène bucco-dentaire rigoureuse (brossage des dents au moins deux fois par jour avec un dentifrice fluoré, utilisation quotidienne du fil dentaire, bains de bouche antiseptiques).
- Consulter régulièrement son dentiste (tous les 6 à 12 mois) pour un examen buccal complet et un nettoyage professionnel des dents.
- Se protéger du soleil en appliquant un baume à lèvres contenant un écran solaire (SPF 30 ou plus).
- Se faire vacciner contre le HPV (pour les adolescents et les jeunes adultes).
- Adopter une alimentation saine et équilibrée, riche en fruits et légumes.
En adoptant ces stratégies de prévention, vous pouvez réduire considérablement votre risque de développer un cancer buccal et maintenir une bonne santé bucco-dentaire tout au long de votre vie.
Traitement du cancer buccal
Le traitement du cancer buccal est complexe et dépend de plusieurs facteurs, notamment le stade de la maladie (taille de la tumeur et propagation aux ganglions lymphatiques ou à d'autres organes), sa localisation précise dans la bouche, le type de cancer, l'âge du patient, son état de santé général, et ses préférences personnelles. Une approche multidisciplinaire, impliquant une équipe de spécialistes (chirurgien maxillo-facial, oncologue médical, radiothérapeute, dentiste, orthophoniste, psychologue), est essentielle pour élaborer un plan de traitement personnalisé et optimiser les chances de succès.
Les options de traitement courantes pour le cancer buccal comprennent la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, les thérapies ciblées, et l'immunothérapie. Dans de nombreux cas, une combinaison de ces traitements est utilisée pour obtenir les meilleurs résultats. Le choix du traitement dépend de chaque cas individuel et est discuté en détail avec le patient par l'équipe médicale.
La chirurgie est souvent le premier traitement envisagé pour le cancer buccal, en particulier lorsque la tumeur est localisée et peut être enlevée chirurgicalement avec des marges de sécurité (enlever également une petite partie des tissus sains autour de la tumeur). La chirurgie consiste à enlever la tumeur cancéreuse, ainsi que les ganglions lymphatiques du cou si nécessaire (curage ganglionnaire cervical). L'étendue de la chirurgie dépend de la taille et de la localisation de la tumeur. Dans certains cas, une reconstruction chirurgicale (à l'aide de greffes de peau ou de lambeaux musculaires) peut être nécessaire pour rétablir l'apparence et la fonction de la bouche après l'enlèvement de la tumeur.
La radiothérapie utilise des rayons à haute énergie (rayons X ou photons) pour détruire les cellules cancéreuses ou empêcher leur croissance et leur multiplication. Elle peut être administrée de l'extérieur (radiothérapie externe) ou de l'intérieur (brachythérapie, où des sources radioactives sont placées directement dans ou à proximité de la tumeur). La radiothérapie peut être utilisée seule (comme traitement principal pour les tumeurs petites) ou en association avec la chirurgie ou la chimiothérapie (comme traitement adjuvant pour réduire le risque de récidive). Les effets secondaires de la radiothérapie peuvent inclure la sécheresse buccale (xérostomie), la perte de goût, la difficulté à avaler (dysphagie), et la mucite (inflammation de la muqueuse buccale).
La chimiothérapie utilise des médicaments anticancéreux (cytotoxiques) pour détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps. Elle est souvent administrée par voie intraveineuse (perfusion) et peut être utilisée seule ou en association avec la chirurgie ou la radiothérapie. La chimiothérapie est principalement utilisée pour traiter les cancers buccaux qui se sont propagés aux ganglions lymphatiques ou à d'autres organes (métastases). Les effets secondaires de la chimiothérapie peuvent inclure la nausée, la fatigue, la perte de cheveux, et la diminution des globules blancs (neutropénie), ce qui augmente le risque d'infections.
Les thérapies ciblées sont des médicaments qui ciblent des molécules spécifiques (protéines, enzymes) impliquées dans la croissance, la prolifération, et la survie des cellules cancéreuses. Elles sont souvent utilisées en association avec la chimiothérapie ou d'autres traitements. Les thérapies ciblées peuvent avoir moins d'effets secondaires que la chimiothérapie traditionnelle, car elles sont plus sélectives et épargnent davantage les cellules saines.
L'immunothérapie est un type de traitement qui stimule le système immunitaire du patient pour qu'il reconnaisse et attaque les cellules cancéreuses. Elle utilise des médicaments qui bloquent les points de contrôle immunitaires (inhibiteurs de checkpoint), permettant aux cellules immunitaires (lymphocytes T) d'attaquer plus efficacement les cellules cancéreuses. L'immunothérapie est utilisée pour traiter certains types de cancer buccal avancés et peut avoir des effets secondaires différents de ceux de la chimiothérapie traditionnelle, tels que des réactions auto-immunes (inflammation d'organes sains).
Une approche multidisciplinaire est absolument essentielle pour le traitement optimal du cancer buccal. Une équipe de professionnels de la santé, comprenant des chirurgiens maxillo-faciaux, des oncologues médicaux, des radiothérapeutes, des dentistes, des orthophonistes, des psychologues, des nutritionnistes, et des infirmières spécialisées, travaille ensemble pour élaborer un plan de traitement individualisé et coordonné. Cette approche permet de prendre en compte tous les aspects de la maladie (physiques, émotionnels, sociaux) et d'optimiser les chances de succès, tout en améliorant la qualité de vie du patient.
La réhabilitation et la qualité de vie après le traitement du cancer buccal sont des aspects importants de la prise en charge globale. Le traitement (chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie) peut avoir des effets secondaires significatifs sur la parole, la déglutition, la mastication, l'apparence physique, et la qualité de vie. Une rééducation de la parole et de la déglutition (orthophonie), une prise en charge de la douleur, un soutien psychologique, une adaptation prothétique, et des conseils nutritionnels peuvent aider les patients à retrouver une fonction normale et à améliorer leur qualité de vie après le traitement.